Le braille musical : l’ambition d’un homme

La musique est un langage universel. Pourtant à l’aube du XIXe siècle, elle était loin d’être accessible par tous. C’est à partir de ce constat, que Louis Braille aura l’idée d’apporter sa maîtrise du braille au monde musical, en 1829. Une première version du braille musical vit le jour la même année en reprenant la technique des 6 points braille. Cependant un problème demeure : comment transmettre l’émotion d’un compositeur à travers une simple suite de points ? Après plus de 5 années d’ajustements, une deuxième version vit le jour, remplaçant la première, plus sommaire. La version plus détaillée permettra de préciser tous les éléments qui composent une musique : la nature des notes, le ton, les accords, les pauses ou encore le rythme. De ce travail titanesque naît le braille musical, permettant ainsi aux personnes aveugles et malvoyantes d’accéder à cet art. Nous nous devons aujourd’hui de perpétuer cet héritage et continuer à garantir cet accès à la pratique de la musique.

L’ambition de Louis Braille est bien évidemment partagée par l’association Valentin Haüy qui met un point d’honneur à conserver ce savoir-faire exceptionnel, en étant l’un des derniers formateurs de transcripteur de braille musical.

Transcription musicale : un savoir-faire unique en France à préserver

L’association Valentin Haüy est aujourd’hui seule à former au métier de transcripteur braille musical. En effet, pour devenir transcripteur, il est nécessaire d’être voyant, de pratiquer la musique à un niveau professionnel et de suivre un apprentissage au sein de l’association pendant 3 ans.

À ce jour, il reste seulement quelques transcripteurs formés en France. Il est donc urgent d’agir afin de préserver ce savoir-faire unique qui permets aux musiciens aveugles ou malvoyants de pratiquer la musique en toute autonomie.

Un concert, deux talents !

Afin de préserver le braille musical et le savoir-faire de la transcription, un concert caritatif sera donné le 30 novembre 2022 au cœur d’un lieu d’exception : la chapelle du lycée Henri IV à Paris. Dans ce cadre inédit, les spectateurs pourront découvrir ou redécouvrir les plus beaux classiques de Chopin, Liszt, César Franck et Bach, interprétés par le pianiste de renom Bernard d’Ascoli. Dans une seconde partie, son élève Étienne Rall, un jeune talent, interprètera deux chefs d’œuvre de Chopin.

Cet évènement culturel sera l’occasion idéale d’écouter de grandes œuvres classiques tout en rappelant l’importance du braille musical. Pratiquer la musique est possible pour une personne aveugle ou malvoyante, du moment qu’on leur en donne les moyens : transcrire une partition en noir, en braille musical.

Bernard d’Ascoli, un parcours d’exception

C’est à l’âge de 11 ans que Bernard d’Ascoli découvre la musique et jette son dévolu sur le piano et l’orgue. Jeune prodige, il remporte le Premier Prix du Concours International de Piano de Barcelone, à l’âge de 19 ans. S’en suivirent d’autres récompenses d’exception comme le Prix Chopin à Santander ou encore plusieurs trophées au concours Marguerite Long, Bach de Leipzig et Chopin de Varsovie. Le virtuose dirige également des classes de maître dans de grandes écoles internationales comme la Royal Academy ou le Royal College. Donnant des concerts aux quatre coins du monde, Bernard d’Ascoli enregistre aussi plusieurs disques dont un qui sera désigné « disque du mois » par la revue internationale « Gramophone ».

Ce prestigieux parcours n’aurait pas été possible sans ce savoir-faire exceptionnel qu’est le braille musical et le travail de maître des transcripteurs. Bernard d’Ascoli l’explique, sans cette maitrise, la musique n’aurait pas été accessible pour lui :

« Une partition en braille est primordiale pour mon travail de pianiste concertiste. L’association Valentin Haüy offre le seul service en France qui me transcrit sur demande des partitions même avec une grande complexité. »

Bernard d’Ascoli

 

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