La parole aux travailleurs de l’ESAT Odette Witkowska
92 travailleurs en situation de handicap sont employés dans les 7 ateliers de l’ESAT Witkowska. Plusieurs nous racontent leur parcours.
Publié le 7 avr. 2022
Samuel, 47 ans, malvoyant de naissance et non voyant depuis 2014 :
A la base, j’avais fait un BEP bioservice qui m’a permis de faire plein de boulots différents en milieu ordinaire : j’ai travaillé dans la cuisine en milieu collectif, l’aide au jardinage bio, l’aide à domicile et l’entretien de locaux. Mais avec mes problèmes de vue de plus en plus importants je peinais à suivre le rythme et à retrouver du travail. Et finalement j’ai choisi de m’orienter vers le monde du travail protégé pour m’épanouir un peu plus. J’ai fait ma première demande à l’ÉSAT de Witkowska et j’ai tout de suite été accepté. Actuellement je fais du conditionnement et c’est très varié ; on prépare des médicaments, des livres et même des vêtements pour le nucléaire. Je me sens bien ici, l’ambiance et formidable. Le rythme est plus tranquille. On s’entraide beaucoup. Le travail pour moi, c’est une détente, un bien-être et un salaire pour subvenir à mes besoins.
Charline, 33 ans, non-voyante de naissance et en poste depuis 10 ans :
« J’aime l’agrafage et le soudage, en revanche le conditionnement de vis m’endort un peu. Pour moi le travail c’est avant tout du plaisir ! J’aime tellement travailler que même quand j’ai de la température ou qu’il neige dehors, je veux quand même venir ! Je suis fière de ce que je fais et je montre souvent mes productions de l’atelier à mes amis. »
Guillaume, 45 ans, malvoyant de naissance, depuis 24 ans à Witkowska :
« J’ai une vision tubulaire, ça veut dire que je ne vois pas sur les côtés. Je m’occupe de la mise sous pli, de l’encartage et du collage d’étiquettes. Le travail me prouve que je suis capable de faire aussi bien qu’un voyant, ça me met en valeur. Je pense même qu’il aurait parfois du mal à faire ce qu’on fait car on a développé notre sens du toucher. On ne voit pas mais on compense avec les mains. Pour ma part j’ai une hémiparésie au niveau de la main mais je me débrouille quand même. On a parfois besoin d’adapter mon poste de travail mais la plupart du temps je me débrouille, Par exemple, j’ai un gabarit spécial pour coller les étiquettes au bon endroit. »
Anne, 38 ans, non voyante de naissance, depuis 7 ans à Witkowska :
« J’ai découvert l’existence de l’Ésat Odette Witkowska dans un article de la revue Louis Braille qui m’a rendu curieuse de découvrir ce que c’était. J’ai pu faire un stage découverte de deux semaines durant lequel j’ai expérimenté la mise sous pli et le travail à l’imprimerie braille. Grâce à une période d’essai où j’ai pu tester les différents postes de travail de l’ÉSAT, j’ai découvert que l’atelier qui me convenait le mieux était l’imprimerie braille et une place était justement libre. Pour moi, le travail permet de garder le moral, de découvrir plusieurs métiers et d’apprendre tout le temps de nouvelles choses. »
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