Nos actions médiatisées
Découvrez 3 articles du Dauphiné Libéré sur nos actions.
1er article: un quotidien compliqué
Les déplacements en bus s’avèrent tout aussi compliqués qu’en tant que piéton. « Avant, les différentes lignes de bus Ruban avaient toutes un code couleur. C’était pratique pour se repérer. Ce n’est plus le cas depuis la rentrée », déplore Sylvie Journy, malvoyante.
Gérard Boumat, retraité ayant une dégénérescence de la rétine, emprunte parfois les bus du Trans’Isère. « Il n’y a pas de voix enregistrée nous indiquant les arrêts », regrette-t-il.
« Sur les lignes de Ruban, cela existe mais parfois les conducteurs les enlèvent. Sauf que c’est utile pour nous, les déficients visuels », fait remarquer Nathalie Moreira.
Le groupe rencontré à l’association Valentin Haüy regrette de ne pas avoir accès au Mobibus, ces bus du Ruban, à la carte. « Il faut avoir une cécité complète pour y avoir droit », ironise Danièle Blanc, grande déficiente visuelle. Autre élément qui ne leur facilite pas la vie : le système de tickets à prendre quand on fait la queue dans une pharmacie, un laboratoire ou encore à l’hôpital. « Nous ne parvenons pas à lire le numéro affiché et celui inscrit sur notre ticket. Je suis obligée d’être accompagnée quand j’ai une consultation à l’hôpital. »
Côté sorties et loisirs, là encore tout est compliqué. Tous ont renoncé à aller au cinéma ou au théâtre, faute de séances en audiodescription. Pour les démarches administratives, l’association Valentin Haüy, qui vise à l’autonomie des personnes malvoyantes et déficients visuels, dispense des cours d’informatique avec du matériel adapté. Le local est également doté d’un appareil Victor, permettant de lire des livres audios, et d’un télé agrandisseur pour lire des documents, magazines, etc.
2eme article : Des ascenseurs vers le pont Saint-Michel
Christian Cioffi, le conseiller municipal délégué à l’accessibilité et au handicap, est formel : « Dès que cela est possible, la Ville entreprend des travaux d’accessibilité. Et parfois, les administrés sont surpris par notre rapidité. »
L’élu en veut pour preuve la rampe d’accès récemment installée devant la maison des habitants de Champaret, desservie jusqu’ici par des marches. « C’est quelque chose de simple à réaliser qui peut être fait très rapidement. »
En matière d’aménagements urbains pour faciliter le déplacement des personnes malvoyantes, il cite les bandes noires appliquées sur les plots de la place Carnot pour gagner en contraste, les clous au sol pour délimiter les espaces et notamment les terrasses de café empiétant sur la chaussée, les bandes podotactiles installées « devant chaque passage piéton ». Ou encore le récent goudronnage du parvis de la salle polyvalente pour mettre fin aux ornières, doté d’un cheminement spécifique fléché et ciblé les soirs de spectacle.
Mais la plus grosse réalisation est à venir. « L’été prochain, nous allons installer deux ascenseurs de part et d’autre du pont Saint-Michel pour desservir le CCAS et l’hôtel des impôts. » Une infrastructure utile pour toutes les personnes à mobilité réduite, dont les déficients visuels.
3eme article: se déplacer en ville, un casse-tête pour les malvoyants!
Une simple balade en centre-ville avec plusieurs personnes malvoyantes permet de se rendre compte de leurs difficultés. Et malgré des aménagements urbains adaptés, elles sont nombreuses. Petit tour en ville. Une nuit, alors qu’elle rentrait de Lyon au volant de sa voiture, Danièle Blanc constate qu’elle ne voit plus les panneaux de signalisation. Elle a alors 69 ans. Elle consulte. Le verdict tombe : DMLA. Une dégénérescence maculaire liée à l’âge, de forme atrophique. Celle qui ne se soigne pas. « Avec mon œil gauche, je vois mes doigts jusqu’à 30 cm. » Son œil droit atteint péniblement deux dixièmes. Un handicap certain qui l’oblige à ne plus conduire. Trop isolée, Danièle Blanc quitte alors sa maison de Maubec pour emménager à Bourgoin-Jallieu « où il y a toutes les commodités ». Toutes les commodités mais aussi beaucoup d’obstacles. Elle et ses amis malvoyants de l’antenne berjallienne de l’association Valentin Haüy enragent à chacun de leur déplacement piéton dans le centre-ville. À commencer par les marches d’escalier de leur local associatif. Plus loin, « il y a ces poubelles au milieu du trottoir. Quand ce n’est pas les chaises des terrasses de café mal rangées. »
Ce matin-là, rue de la Libération, tout est à sa place. Pas non plus de voitures stationnées à la hâte sur le trottoir comme cela arrive fréquemment. En chemin, le groupe croise quelques cyclistes et trottinettes roulant à vive allure sur le trottoir. La balade se poursuit devant le croisement de l’avenue Gambetta et la rue Émile-Zola.
« Nous avons un badge qui permet de déclencher la balise sonore du feu tricolore. Quand le feu est vert, un signal sonore nous invite à traverser », détaille Nathalie Moreira, malvoyante de naissance. Ne pouvant conduire, elle se déplace principalement à pied. Sa plaie ? « Les racines des arbres qui déforment les trottoirs et les bouches d’égout, source de nombreuses chutes. » « La Ville a fait beaucoup d’efforts en matière d’aménagements, notamment avec les bandes d’éveil et de vigilance, ces bandes en relief situées devant chaque passage piéton », reconnaît Didier Morey, président de l’antenne berjallienne Valentin Haüy.
Mais certaines s’usent au fil du temps. Des balises sonores viennent aussi à manquer après des chantiers. C’est le cas boulevard Émile-Zola, vers le lycée l’Oiselet. Quand ce n’est pas tout simplement le trottoir abîmé et truffé d’ornières. Sylvie Journy, malvoyante qui réside dans le quartier de Pré-Bénit, se plaint particulièrement de celui situé derrière le bâtiment de la Sécurité sociale. « Ce trottoir, ce n’est pas possible », peste-t-elle. L’association envisage pour 2024 de faire un recensement complet de l’existant et de pointer les manques. « Nous participons régulièrement à la commission municipale d’accessibilité, où nous faisons remonter les problèmes », détaille le président.Contact association Valentin Haüy, antenne berjallienne : 06 09 98 13 43.
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