Les symptômes du glaucome

Il est classique de dire que le glaucome est une pathologie insidieuse, lentement évolutive et ne donnant aucune symptomatologie initialement. Néanmoins, il peut exister quelques signes discrets qui doivent alerter. Nous ne parlerons pas des glaucomes congénitaux très différents des glaucomes chroniques ou aigus. Découvrez sur cette page les différents symptômes du glaucome.

Symptômes du glaucome chronique à angle ouvert

Le glaucome chronique à angle ouvert est la forme la plus fréquente en France. Il apparaît généralement après 40 ans et sa fréquence augmente avec l’âge. Elle est de l’ordre de 0.8% avant 40 ans, 2% à cet âge et près de 10% vers 70 ans.

Les premiers signes et symptômes de ce type de glaucome sont très discrets et peuvent manquer. Il s’agit de douleurs oculaires ou périorbitaires voire de céphalées. Il est également rapporté la présence de halos colorés. En l’absence de traitement, l’évolution de la maladie glaucomateuse se fait vers une dégradation de la vision avec une baisse de la sensibilité aux contrastes avec des difficultés pour percevoir les nuances de couleurs et de gris. Cette atteinte des contrastes diminue également par perception du relief et rend plus difficile la vision le soir ou la nuit.

Paradoxalement, il existe également un inconfort pouvant aller jusqu’à l’éblouissement en forte lumière. Ces difficultés visuelles ne s’accompagnent pas de baisse d’acuité visuelle jusqu’à un stade très avancé      de la maladie. Mais, il existe une fatigue visuelle lors de la réalisation d’une tâche visuelle prolongée. Sans traitement, l’évolution se fait vers une baisse d’acuité visuelle et une réduction du champ visuel. Celle-ci débute sur les côtés et passe souvent inaperçue. Au stade ultime, le champ visuel devient tubulaire et l’acuité visuelle chute jusqu’à une profonde malvoyance.

Un traitement précoce et bien conduit et surtout bien suivi permet d’éviter ces complications. C’est pourquoi, il faut plutôt s’intéresser les facteurs de risque qui permettent de déterminer les personnes à risque de développer un glaucome. De petites anomalies cliniques orienteront plus rapidement vers un glaucome et la mise en route d’un traitement.

Le glaucome chronique à angle ouvert peut être héréditaire. Il faut donc signaler à son ophtalmologiste s’il existe des cas de glaucome dans sa famille proche (parents, oncles / tantes, frères / sœurs...) car le risque d’être porteur de glaucome est plus important, parfois précocement, avant 40 ans. Le rôle d’un âge supérieur à 40 ans a déjà été évoqué. C’est pourquoi il est important de consulter régulièrement son ophtalmologiste au-delà de cet âge.

Les autres facteurs de risque associent l’existence d’une myopie moyenne, la prise régulière d’un traitement par corticoïde, y compris en comprimés ou inhalation, certaines pathologies comme le diabète, le tabagisme et l’hypertension artérielle. Enfin, les personnes mélanodermes ont un risque plus important de développer un glaucome souvent plus difficile à traiter. La présence d’un tonus oculaire supérieur à 21 mm Hg sans aucune altération oculaire ou du champ visuel est également considéré comme un facteur de risque de glaucome. En effet, 1 à 4% des personnes présentant une hypertonie      oculaire deviendront glaucomateux.

Symptômes du glaucome aigu à angle fermé

L’évolution du glaucome aigu à angle fermé est bien différente. En effet, il existe volontiers des douleurs oculaires et des troubles visuels à type de flou ou de halos dans les jours précédant la crise aigüe lorsque la personne est à l’obscurité. La dilatation de la pupille vient obstruer temporairement l’évacuation de l’humeur aqueuse entraînant une augmentation de la pression intra-oculaire aigue et résolutive. Puis, il apparait un blocage qui ne disparaît pas spontanément. Cette crise de glaucome aigue est très douloureuse et entraîne céphalées, des nausées et vomissements. Cette augmentation de la pression intra-oculaire, à la fois brutale et très élevée, entraîne une baisse brutale de l’acuité visuelle définitive en moins de 8 heures.

Le traitement précoce permet de baisser la pression intra-oculaire et d’éviter la cécité.

Mais, c’est surtout la réalisation d’un petit trou au laser, ou iridotomie préventive qui permet de prévenir ce type d’accident. Celui-ci survient chez les personnes de plus de 50 ans car le cristallin devient plus volumineux, hypermétropes et dont la pupille est dilatée soit du fait de l’obscurité, mais aussi du fait du stress ou après la prise d’un médicament (antidépresseurs, antitussifs, antidiarrhéiques…).