Le traitement de l'onchocercose

L’onchocercose est une maladie parasitaire, connue également sous le nom de « cécité des rivières », qui sévit en zone tropicale et subtropicale. Elle est endémique dans 31 pays d’Afrique subsaharienne et touche aussi le Yémen et une petite zone de l’Amérique latine, entre le Venezuela et le Brésil. Si la plupart de ses manifestations sont cutanées, cette parasitose est de plus la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde. Pour soigner l’onchocercose, un traitement existe-t-il et si oui, lequel ?

Soigner l'onchocercose : est-ce possible ?

À l’instar du trachome, on peut traiter l’onchocercose ! Rappelons brièvement comment s’attrape et se développe cette maladie parasitaire :

  • Une petite mouche femelle, du nom de simulie, va piquer une personne déjà infectée et ingérer, en même temps que son sang, des larves d’un parasite appelé Onchocerca volvulus.
  • Ces larmes immatures, ou microfilaires, vont poursuivre le cycle de maturation dans la simulie, jusqu’à devenir transmissibles.
  • La mouche noire, en piquant une nouvelle personne, lui transmet ces larves, qui vont se regrouper en nodules ou kystes sous-cutanés pour atteindre le stade adulte.
  • Les parasites adultes, devenus des vers nématodes, vont se reproduire et les femelles vont libérer des microfilaires qui vont se disséminer sous la peau, jusqu’à atteindre la zone oculaire.
  • Ces filaires, en mourant, libèrent des antigènes qui déclenchent une réaction immunitaire inflammatoire (entraînant démangeaisons aigües, lésions cutanées ou oculaires) chez l’hôte. Ces antigènes proviennent d’une bactérie de type Wolbachia, qui vit en totale endosymbiose avec le parasite.

Le traitement le plus utilisé consiste à s’attaquer au ver parasite responsable de cette maladie tropicale. On ne guérit pas à proprement parler, mais le traitement va aider à soulager et freiner les symptômes de la parasitose.

Quels sont les traitements pour l'onchocercose ?

Pour soigner les personnes atteintes par l’onchocercose, on administre essentiellement 2 traitements thérapeutiques.

L’ivermectine

C’est le traitement antiparasitaire recommandé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en zone d’endémie. Cet antiparasitaire à spectre large s’administre par voie orale.

L’ivermectine agit en tuant les filaires et réduit leur présence dans la peau et les yeux des personnes atteintes. Il faut donc prévoir une prise concomitante de corticoïdes pour éviter les réactions inflammatoires. L’antiparasitaire ne tue pas les vers adultes, mais elle fait baisser leur fertilité.

Attention, , ce traitement peut entraîner des effets secondaires graves (encéphalite) chez les personnes également atteintes par la loase. Il s’agit d’une filariose, comme l’onchocercose, qui sévit dans les mêmes régions d’Afrique et une coinfection n’est pas rare. Dans ces zones endémiques, il faut rechercher une loase avant de commencer un traitement par ivermectine.

La doxycycline

Ce traitement antibiotique n’est pas systématique mais plutôt complémentaire pour soigner les personnes infectées par l’Onchocerca volvulus. La doxycycline élimine les bactéries vivant dans les parasites et qui leur sont indispensables, notamment pour garantir leur fécondité. Les vers femelles meurent, et la production de microfilaires diminue.

Quel que soit le traitement pour l’onchocercose administré, le protocole doit se dérouler sous une étroite surveillance médicale. C’est indispensable pour s’assurer du respect de la posologie et l’administration, ainsi que pour la surveillance des éventuels effets secondaires.

Quelle est la durée d'un traitement pour l'onchocercose ?

La durée du traitement pour l'onchocercose est variable en fonction de la gravité de l'infection et des médicaments prescrits. L’ivermectine doit être prise à raison d’1 à 2 doses par an, jusqu'à la disparition des symptômes.

En théorie, le traitement par ivermectine peut durer au moins une dizaine d’années, ce qui correspond à la durée de vie des parasites adultes de l’onchocercose. C’est la durée recommandée par l’OMS pour résoudre ce problème de santé publique.

Pour le traitement antibiotique à la doxycycline, une durée d’administration de 6 semaines est préconisée, en complément d’une prise d'ivermectine, pour éradiquer la présence des microfilaires dans la peau et les yeux.

À noter que les médicaments contre l’onchocercose n’excluent pas un traitement préventif, au niveau des zones d’infestation, par l’épandage d’insecticides qui limite la présence des simulies. Des précautions individuelles (moustiquaire, vêtements couvrants, utilisation de produits répulsifs et insecticides) peuvent limiter la contamination par les parasites.

Depuis toujours, l'association Valentin Haüy lutte pour faire respecter les droits des personnes déficientes visuelles dans tous les domaines de leur vie. Si cette cause vous touche, vous pouvez nous aider en faisant un don.