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Vous pouvez télécharger la brochure au format .pdf sur le site de l'AVH Paris.

L'ange gardien.

Pour un aveugle ou un malvoyant, il n'est pas toujours facile de trouver son chemin dans la rue, dans une gare ou dans quelque autre endroit. En général, les gens voudraient bien les aider. Mais souvent, ils n'osent pas car ils ne savent pas comment faire ou bien doutent que leur aide sera appréciée. Parfois, ils talonnent un handicapé visuel comme une espèce d'ange gardien afin de pouvoir l'empêcher à temps de se heurter contre un quelconque obstacle. L'intention est évidemment excellente, d'autant plus qu'ils croient que la personne ne s'apercevra de rien. C'est pourtant tout l'inverse. Les aveugles et les malvoyants n'observent pas qu'avec leurs yeux : un aveugle utilise l'ouïe, l'odorat et le toucher pour percevoir ce qui l'entoure. En un rien de temps, il aura repéré son « ange gardien ». Son attention s'en trouvera perturbée et la situation risque de le rendre très nerveux.
N'hésitez pas à proposer votre aide. Ne jouez surtout pas les « anges gardiens ».

Traverser la rue

Il est souvent difficile pour un handicapé visuel de traverser seul avec sa canne, surtout aux heures de grande circulation. Si vous pensez qu'il a besoin d'aide, le mieux est de lui poser la question.
Il arrive parfois qu'un aveugle ou un malvoyant, qui attend le tram ou le bus au bord du trottoir, soit brusquement attrapé par le bras et entraîné de l'autre côté de la rue. Tout en se débattant, il tente d'expliquer au « serviable » inconnu qu'il ne souhaitait absolument pas traverser. Il vaut mieux demander: « Puis-je vous aider à traverser ? ». Si la réponse est positive, vous pouvez alors l'emmener de l'autre côté de la rue. Bien sûr, un aveugle ou un malvoyant peut aussi demander spontanément de l'aide.

Comment guider un aveugle ?

Si un aveugle ou un malvoyant vous demande de le guider, par exemple pour traverser, se diriger dans un restaurant ou dans un autre bâtiment, offrez-lui votre bras ou votre épaule.
Ne poussez jamais la personne en avant, mais précédez-la. Autrement, vous auriez beaucoup de mal à la guider et elle ne se sentirait pas du tout en sécurité.
 

Trottoirs et escaliers 

Les trottoirs et les escaliers ne doivent en aucun cas poser de problème au guide. Contentez-vous de signaler au bon moment un trottoir à monter ou à descendre. Il n'est pas nécessaire d'arrêter un aveugle ou un malvoyant pour lui faire sentir le bord du trottoir avec sa canne blanche.
Pour les escaliers, dites simplement : « Attention, nous montons (descendons) un escalier ». Vous pouvez aussi lui demander s'il préfère se tenir à la rampe. Si c'est le cas, posez sa main dessus ou dites-lui : « La rampe est à votre gauche (droite) ». Vous pouvez aussi signaler si l'escalier est grand ou petit. En tous cas, à la dernière marche, prévenez la personne que vous accompagnez.
S'il y a le choix entre un escalier ordinaire ou un escalier roulant, la décision est toujours laissée à l'aveugle ou au malvoyant. Il faut toujours signaler clairement qu'on s'apprête à utiliser un escalier roulant.

Les transports en commun 

C'est lorsqu'ils montent dans un tram, un bus, un train ou un métro que les aveugles et les malvoyants sont le plus souvent aidés - du moins, s'ils ne sont pas bousculés dans la cohue des heures de pointe, ce qui, heureusement, reste assez rare. Mais souvent, on « hisse » un handicapé visuel dans la voiture, plutôt que de lui laisser la possibilité de monter normalement. Bien que cela parte d'un bon sentiment, c'est absolument superflu.
Il suffira de le guider jusqu'à la porte de la voiture et poser sa main sur la rampe d'accès. Des jambes, il en a ! Il peut donc monter comme tout le monde. Ces conseils sont aussi valables pour la descente. Si vous montez ou descendez avec un aveugle ou un malvoyant, guidez-le comme vous le faites d'habitude. Vous pouvez éventuellement lui dire si la marche est haute ou basse.
Dans le cas d'une automobile, il est important de signaler à quel endroit il doit monter. Posez simplement sa main sur la portière ouverte et il pourra s'orienter seul. Pour sortir, dites-lui s'il est possible d'ouvrir la portière et comment le faire.

Chaque chose à sa place

Il est essentiel pour les aveugles et les malvoyants que les objets soient toujours rangés aux mêmes endroits. Sinon, impossible de retrouver quoi que ce soit. Ceci est particulièrement important pour les handicapés visuels qui vivent et voyagent seuls ou qui sont sur leur lieu de travail. Attention aux portes des pièces comme à celles des meubles ! Les portes des pièces seront soit grandes ouvertes, soit fermées; celles des meubles, toujours fermées. Bien sûr, il est aussi très important de ne pas laisser traîner seaux, corbeilles à papier, sacs, etc. Vous pouvez imaginer quel parcours d'obstacles cela pourrait être !

Où est mon manteau ?

Au cours de réunions, dans les trains ou dans les restaurants, on débarrasse souvent avec empressement un handicapé visuel de son manteau : « Laissez-moi vous aider » et le manteau s'est envolé. Quelle histoire pour le retrouver ! Il vaut donc mieux lui laisser ranger ses affaires. Si vous l'aidez à le faire, dites-lui précisément où vous avez suspendu son manteau.

Trouver un siège 

C'est une idée fort répandue, mais néanmoins erronée, qu'il convient en toutes circonstances de donner le plus vite possible une place assise à un aveugle ou à un malvoyant. Le seul problème, c'est que, s'il cherche à s'asseoir, il met du temps à trouver un siège. Vous pouvez l'aider en cherchant une place avec lui. Demandez-lui où et, éventuellement, près de qui il veut s'installer. Il est facile de lui montrer un siège. Si vous posez sa main sur le dossier d'une chaise, il sait aussitôt comment elle est disposée et peut s'asseoir sans difficulté. Vous pouvez également lui montrer s'il y a une table à côté de lui.

Comment décrire ?

Beaucoup de gens, quand ils sont en compagnie d'un aveugle ou d'un malvoyant, se croient obligés de parler sans cesse « Sinon, il ne sait pas si je suis encore là », ou : « Comme il ne voit pas, il risque de s'ennuyer ». Cela part, bien sûr, d'un bon sentiment, mais, comme pour toute autre conversation, il peut y avoir des moments de silence. En ce qui le concerne, un non-voyant perçoit son environnement, grâce à ses autres sens, beaucoup mieux qu'on aurait tendance à le croire.
Vous pouvez toujours lui demander s'il préfère une description détaillée ou superficielle de ce qui l'entoure, d'une personne ou d'un objet. Il est superflu de la lui imposer.
Cependant, il est utile de lui mentionner spontanément un détail extraordinaire ou inhabituel. Par exemple : « La rue est défoncée de l'autre côté ». Cette information lui servira peut-être plus tard.

Où est "là" ?

Ne dites jamais : « Il y a une chaise là », « Un peu plus loin, il y a un vélo en travers du chemin » ou « L'arrêt de bus est après le coin de la rue, là-bas » tout en montrant d'un geste la direction en question. Toutes ces indications de direction n'ont souvent aucun sens pour un aveugle ou un malvoyant car elles sont basées sur des regards ou des gestes. Il vaut mieux lui dire : « A trois mètres devant vous, un vélo est posé contre le mur », « L'arrêt du bus qui va à la gare est à dix mètres à droite ». En le servant à table, vous pouvez lui dire : « Votre verre est à droite devant vous » ou « Votre apéritif est à votre droite ». Vous pouvez aussi donner un petit coup à l'objet désigné, pour que la personne puisse le repérer au son. Si vous lui mettez directement dans la main son verre, son apéritif ou quelque autre objet, n'oubliez pas de lui dire où il pourra le reposer.

Les toilettes 

Comme tout le monde, un aveugle ou un malvoyant a besoin d'aller aux toilettes. Parfois, il pourra vous demander de l'aide.
Ne vous sentez pas gêné: vous n'avez pas à l'accompagner à l'intérieur pour attendre à ses côtés. En général, il suffit de lui indiquer où est la porte des toilettes. Vous pouvez lui demander s'il peut continuer seul. Il est toujours utile de lui montrer où se trouve, par exemple, le lavabo. Vous pouvez également lui demander s'il saura revenir des toilettes.

Devine qui je suis 

Dans la rue, dans le train ou au cours d'une réunion, il arrive qu'on interpelle un aveugle ou un malvoyant de la manière suivante : « Salut, Carine ! Comment vas-tu ? » ou : « Salut, devine qui c'est ? ».
Il est vrai que les handicapés ont en général une bonne mémoire, même pour reconnaître les voix. Mais qu'une personne prise par surprise reconnaisse une voix à partir de quelques mots (et ce, alors que toute son attention est accaparée par d'autres perceptions), c'est trop lui en demander. Si vous n'êtes pas un de ses proches, quelqu'un dont elle reconnaît immédiatement la voix, faites vous connaître dès le début de la manière suivante : « Salut Carine ! C'est Vincent ». Si vous craignez de ne pas être reconnu, ajoutez une petite explication : « Tu sais, nous nous sommes rencontrés il n'y a pas longtemps à S... ».

Les mots "voir" et "regarder" 

En parlant à un handicapé visuel beaucoup de gens n'osent pas employer les mots « voir », « regarder » ou « aveugle ». Ils disent alors : « Mon oncle aussi est... euh… comme ça », ou « Ma grand-mère a ça elle aussi ». S'ils emploient involontairement « voir » ou un mot analogue, ils sombrent dans la confusion. Ils commencent à bégayer ou à se confondre en excuses. Et ce, alors qu'il arrive fréquemment que les aveugles et les malvoyants puissent plaisanter de leur handicap. Ils utilisent le mot « voir » comme n'importe quel autre. Ils parlent aussi souvent de « voir », ou emploient un autre mot pour exprimer leur manière spécifique de « voir ». C'est-à-dire sentir, toucher, humer et entendre. « J'ai vu (senti, touché) une jolie statuette ». « Oui, moi aussi j'ai vu (entendu) ce film ». « Au revoir (à la prochaine fois) ».
Vous pouvez donc dire sans crainte à un handicapé visuel: « Voulez-vous voir ce vase? » en lui mettant le vase dans les mains. N'hésitez pas non plus à utiliser les mots « aveugle » et « malvoyant » s'ils surviennent au cours d'une conversation. Surtout, n'oubliez jamais qu'avoir une vision limitée n'entraîne pas la surdité. Gardez pour vous des remarques chuchotées telle : « Quelle horreur ! Je préférerais plutôt mourir qu'être aveugle ». Les aveugles et les malvoyants sont souvent d'un tout autre avis.

Lire le courrier 

Bien qu'on ait actuellement des outils technologiques capables de lire des textes manuscrits ou dactylographiés, un aveugle ou un malvoyant demande souvent à une tierce personne de lui lire, entre autres choses, son courrier. Il faut faire preuve de tact et de discrétion lorsqu'on lit une lettre d'ordre privé (quand il est question d'argent, par exemple). En premier lieu, vérifiez si le nom de l'expéditeur n'est pas écrit sur l'enveloppe. N'ouvrez jamais une enveloppe sans qu'on vous l'ait expressément demandé. Il est important de lire exactement ce qui est écrit en évitant de parler trop vite. Ne commencez jamais par lire la lettre dans votre tête pour dire ensuite : « Oh, c'est une lettre d'amour de Vincent ».
Si vous souhaitez vous-même envoyer une lettre à un handicapé visuel, enregistrer votre message sur une cassette peut être une bonne solution.

Au moment de partir 

Peut-être vous est-il déjà arrivé de parler à quelqu'un alors qu'il était déjà parti. Sans doute avez-vous ri de ne pas vous être aperçu que vous étiez seul. Il en est tout autrement pour un aveugle ou un malvoyant. Dans un restaurant bondé ou dans une fête, par exemple, il est souvent difficile de savoir si la personne avec qui on était en train de discuter est toujours là. Il arrive parfois qu'un handicapé visuel se retrouve à parler à une chaise inoccupée. Il finit bien sûr par s'apercevoir qu'il est seul, ce qui n'est pas très agréable.
Dites-lui donc si vous vous absentez un moment et faites de même à votre retour. Gardez aussi à l'esprit qu'un aveugle ou un malvoyant s'attend à ce que vous vous exprimiez avec des mots; un sourire, aussi amical qu'il soit, ou un signe de la tête ne servent à rien.

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