Transcription musicale : transmettre et développer un savoir-faire unique en France

L’association Valentin Haüy est aujourd’hui seule à former au métier de transcipteur braille musical. En effet, pour devenir transcripteur, il est nécessaire d’être voyant, de pratiquer la musique à un niveau professionnel et de suivre un apprentissage au sein de l’association pendant 3 ans. À ce jour, il reste seulement quelques transcripteurs formés en France. Il est donc urgent d’agir afin de préserver ce savoir-faire unique qui permets aux musiciens aveugles ou malvoyants de pratiquer la musique en toute autonomie.

Programme :
Mercredi 30 novembre 2022

  • 19h00 Accueil autour d’un verre
  • 20h00 Première partie par Bernard d’Ascoli
    • – J. S. Bach : « Nun komm, der Heiden Heiland » (choral pour orgue arrangé par Bernard d’Ascoli)
    • – F. Liszt : « Ballade n° 2 » en Si mineur (S 171)
    • – C. Franck : « Prélude, choral et fugue » (FWV 21)
  • 20h45 Entracte
    • – Pause de 10 minutes
    • – Intervention sur l’importance du braille musical
  • 21h05 Deuxième partie :
    Etienne Rall :

    • – F. Chopin : « Barcarolle » (op. 60)
    • – F. Chopin : « Scherzo n° 3 » en Ut dièse mineur (op. 39)

    Bernard d’Ascoli :

    • – F. Chopin : « Polonaise » en Fa dièse mineur (op. 44)
    • – F. Chopin : « Polonaise » dite « héroïque » en La bémol (op. 53)
  • 22h00 Cocktail dînatoire
  • 23h30 Clôture
Photo du cloître du lycée Henri-IV

Être accueilli dans un lieu inédit : le cloître du lycée Henri-IV

La cité scolaire Henri-IV occupe les bâtiments de l’ancienne Abbaye Sainte Geneviève. Edifié par la volonté du Roi Clovis, premier roi Franc chrétien catholique et de son épouse Clotilde, au tout début du VIème siècle, cet établissement religieux est donc né à un moment où se constituait le premier royaume des Francs, les débuts de la France. Il abritait le tombeau de Geneviève, auprès de laquelle ont été inhumés Clovis et Clotilde.

Photo de la chapelle du lycée Henri-IV

Un concert d’exception dans la chapelle du lycée Henri-IV

Cette petite chapelle est installée au début du XIXe siècle dans l’ancien réfectoire de l’abbaye Sainte-Geneviève, après la suppression de celle-ci et sa transformation en lycée Henri IV. L’orgue de 1845 est intégralement conservé couronnant le plan allongé avec ses six travées séparées par des arcs doubleaux et couvertes de voûtes d’arêtes. Les chapiteaux et culs-de-lampe sont également conservés et rendent ce lieu magique, notamment pour des concerts de piano.

Photo de la bibliothèque du lycée Henri-IV

Un cocktail dinatoire dans une bibliothèque exceptionnelle

La bibliothèque du lycée Henri-IV en forme de croix fut édifiée au XVIIIe siècle et ornée à sa croisée d’une exceptionnelle coupole. C’est la seule de Paris de cette époque conservée dans son intégralité et qui n’a pas été dénaturée au cours des siècles. Son architecture, son décor peint, son ornementation sculptée et ses vitraux forment un ensemble remarquable. Ce chef d’œuvre
de l’art rocaille a été exécuté par les plus grands artistes de l’Académie royale. Parmi eux, le peintre Jean Restout (1692-1768) a représenté de façon magistrale, sur la voûte, l’Apothéose de Saint-Augustin enlevé par les anges et brûlant les livres des hérétiques. La coupole vient d’être restaurée se montrant ainsi dans une splendeur renouvelée.

Bernard d’Ascoli

Né à Aubagne, Bernard d’Ascoli découvre la musique à l’âge de 11 ans, et se met alors à étudier le piano et l’orgue.
Après avoir poursuivi des études musicales complètes au Conservatoire de Marseille, sous la direction de Pierre Barbizet, il remporte, à l’âge de 19 ans, le Premier Prix du Concours International de piano de Barcelone. Il reçoit le Prix Chopin à Santander, et décroche plusieurs trophées aux concours Marguerite Long, Bach de Leipzig et Chopin de Varsovie. C’est cependant son troisième prix au Concours International de Leeds en 1981 et ses débuts consécutifs à Londres qui lui permettent de s’imposer à l’attention du public et de la critique.

Il enregistre alors son premier disque chez EMI et est invité par quelques-uns des plus grands orchestres :
London Philharmonic, Royal Philharmonic, Philharmonia, BBC Symphony, Chamber Orchestra of Europe. Il se produit sous la baguette de chefs tels que Plasson, Casadesus, Guschlbauer, Baudo, Tortelier, Järvi, Svetlanov, Sanderling, Berglund, Leppard, Llewellyn, Pritchard, Herbig, Davis, Fischer ou Menuhin.

En octobre 2000, il est invité, dans le cadre des célébrations olympiques, à l’Opera House de Sydney où il donne récitals et concerts avec l’Orchestre symphonique de cette ville.

En parallèle de son activité en tant que concertiste, il dirige des classes de maître dans de grandes écoles internationales (Royal Academy, Royal College, Guildhall…), et, depuis 2001, est le directeur artistique de « Piano Cantabile », centre de formation de haut niveau, basé en Provence, qui propose des cours d’interprétation et de perfectionnement instrumental à de jeunes talents pianistiques.

Bernard d’Ascoli a régulièrement enregistré pour la BBC et son double album consacré aux nocturnes de Chopin a été désigné «editor’s choice» (disque du mois) par la prestigieuse revue internationale « Gramophone ».

Étienne Rall

Étienne Rall est né en 2008. Il commence le piano à l’âge de trois ans. Gramatois, il entre en 2014 dans la classe de Frédéric Rouquié à l’Ecole municipale de musique qu’il quitte en 2018 pour le Conservatoire de Toulouse, où il est admis à l’unanimité dans la classe d’Olivier Chauzu. Il est alors formé au braille musical par Sylvie Fontebasso, pianiste aveugle. Conjointement, il bénéficie régulièrement des conseils de Bernard d’Ascoli, concertiste non-voyant, qui a intégré Étienne dans son centre de formation « Piano Cantabile », pôle d’excellence pour jeunes pianistes de haut niveau. Michael Wladkowski, professeur à l’École Normale de Paris le suit également depuis 2018. En 2020, Étienne a obtenu un 2e Prix au Concours International de Piano La Note Céleste, et en 2021, un 3e Prix ainsi qu’un Prix Spécial Bach au Concours International de Piano d’Île-de-France. Il vient d’être admis en Classe Préparatoire à l’Enseignement Supérieur à l’unanimité avec les félicitations du jury au Conservatoire de Toulouse.

Billetterie :

Catégorie 1 : 120 € la place

Ce prix comprend la place de concert, le cocktail dinatoire ainsi qu’un don de 60 € à l’association Valentin Haüy.*

Catégorie 2 : 80 € la place

Ce prix inclut la place de concert, le cocktail dinatoire ainsi qu’un don de 20 € à l’association Valentin Haüy.*

Comment participer ?

*Vous recevrez votre reçu fiscal par courrier.

 


Reconnue d’utilité publique en 1891 / Agréée par le Comité de la Charte / SIRET 775 666 548 000 18 / APE 8810B

Le braille musical

Nous devons l’apparition du braille au français Louis Braille qui l’inventa en 1829 alors qu’il suivait des études à l’Institut National des Jeunes Aveugles.

À l’époque les aveugles souffraient d’un réel manque de partitions adaptées à leur handicap. Il est bien trop difficile de se servir de ses doigts pour lire une partition en relief alors que ces derniers doivent être libres pour jouer d’un instrument.

La principale difficulté est que l’information apportée au cerveau ne sera pas la même qu’elle passe par le toucher ou par la vue. En effet, les yeux permettent d’envoyer de nombreuses informations au cerveau via le traitement parallèle des informations. Au contraire, les doigts traitent ces informations en série (un bit d’information après l’autre) ce qui ralentit indubitablement toute réponse et interprétation. Le défi de la transcription était de permettre aux malvoyants d’accéder à toutes les informations et distinctions nécessaires à la musique : notes, accords, tons, pauses, etc. Louis Braille déploya un code musical permettant aux malvoyants de se réconcilier avec cet apprentissage si difficile qu’est celui de la musique.

Précédemment, la musique pour aveugles ou malvoyants découlait de la méthode de Jean-Jacques Rousseau mais cette dernière présentait deux problèmes de taille : elle reposait sur l’impression gaufrée et ne rendait pas la représentation des durées. Pour pallier cela, Louis Braille, comme il l’avait fait pour le braille littéraire, transposa cette méthode afin qu’elle s’accorde parfaitement avec son système à six points. Après cinq années d’ajustements, il finit par baser cette méthode sur sept notes représentant les gammes du solfège. Il décida alors de traduire les notes de musiques en les remplaçant par les lettres « d » à « j » de l’alphabet braille. Mais comme vous aurez pu le remarquer, avec seulement sept combinaisons, le toucher ne peut rendre ce que l’œil voit.

Image d'illustration : figures notes et figures de rythmes

Ainsi, Louis Braille poursuivit la transcription du braille en musique en ajoutant certains points :

  • Note + point 6 = noire / quadruple croche
  • Note + point 3 = blanche / triple croche
  • Note + points 3 et 6 = ronde / double croche

Il lui était crucial de redonner accès à la musique aux malvoyants car selon lui toute personne, et plus particulièrement les malvoyants, désirant adhérer strictement à l’œuvre du compositeur doit s’appuyer sur une partition. La musique est une forme de langage à part entière et il est nécessaire d’en maîtriser un maximum d’aspects afin de rendre des résultats dignes de l’émotion qu’a souhaité faire partager le compositeur.

Il était nécessaire de traduire la musique en braille, car comme à l’image de l’acteur qui s’approprie son rôle, le musicien, afin de pouvoir s’approprier un morceau, doit interpréter la partition.

Mais bien avant cela le futur musicien devra apprendre les bases de la musique, en d’autres termes le solfège, avec l’aide d’un « traducteur », son professeur, lui permettant d’intégrer les partitions. C’est un processus par lequel Louis Braille et de nombreux malvoyants sont passés mais qui, dans leur cas, s’est fait dans le noir.

S’il est évident que le braille, littéraire ou adapté à la musique, a subi de réelles améliorations qui lui ont permis de devenir plus transparent pour des personnes ne pouvant compter sur leurs yeux, il est important de remarquer que ce projet ne s’est pas évaporé après le décès de son inventeur.

Sources : https://mastertsmlille.wordpress.com/2017/05/14/braille-et-musique/

Association Valentin Haüy :

Depuis plus de 130 ans, l’association Valentin Haüy intervient au quotidien pour favoriser l’autonomie des personnes aveugles et malvoyantes et les aider à sortir de l’isolement en ayant une vie sociale et professionnelle active. Elle travaille aussi à rendre notre société plus accessible et adaptée aux besoins des personnes déficientes visuelles dans tous les domaines : professionnel, académique, culturel, physique ou encore numérique. Pour cela l’association Valentin Haüy s’appuie sur ses implantations locales et régionales et ses établissements spécialisés répartis sur l’ensemble du territoire national, mais également outre-mer.


  • Créée en 1889

  • Reconnue d’utilité
    publique en 1891

  • 125 implantations
    locales

  • 16 établissements

  • 3 000 bénévoles

  • 420 salariés

Pour en savoir plus : www.avh.asso.fr

Informations pratiques :

Rendez-vous : le 30 novembre 2022 à 20h00, accueil à partir de 19h00

Lycée Henri-IV 23 rue Clovis – 75005 Paris

Accès :

Place Monge sur la ligne 7
Cardinal Lemoine sur la ligne 10
Luxembourg sur le RER B
Ligne 75 et 89 des bus de la RATP, arrêt Lycée Henri-IV

Parking :

Soufflot
18/M ET 19 ter rue Soufflot, 5ème

Maubert Collège des Bernardins
39 ter boulevard Saint-Germain, 5ème

Lagrange Maubert
19 ter rue Lagrange, 5ème

Patriarches
42 ter rue Daubenton, 5ème

Accès à la salle de concert avec 16 marches.

Contact :

Service relation Donateurs
01 44 49 27 05
relationdonateurs@avh.asso.fr
www.avh.asso.fr

Avec le soutien de l’Académie des beaux-arts

Académie des beaux-arts - Institut de France (Logo)

En partenariat avec le lycée Henri-IV

Lycée Henry-IV (Logo)