Il est essentiel de bien différencier les deux formes de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), sèche ou atrophique d’une part et humide ou néo vasculaire d’autre part, avant d’envisager les possibilités thérapeutiques. En effet, le mode évolutif et les traitements disponibles sont tout à fait différents entre ces deux formes.

Il n'existe pas, à ce jour, de traitement curatif de la DMLA sèche. Néanmoins, les compléments alimentaires recommandés chez les patients porteurs de DMLA humide, seraient également capables de ralentir la vitesse d’évolution des plages d’atrophie rétinienne chez certaines personnes porteuses de DMLA sèche ou atrophique. Ces compléments ne présentant pas de risque particulier pour la santé, il est logique de les prescrire dans cette indication pour vérifier leur éventuelle efficacité.

Les différents traitements de la DMLA

De nombreux essais thérapeutiques sont en cours actuellement sur la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA.

Traitements par compléments alimentaires

L’intérêt de ces compléments alimentaires lors des premiers stades de la DMLA humide a été démontré lors différentes études dont les plus connues sont l’étude AREDS et AREDS2.Les compléments alimentaires issus de ces travaux associent de la vitamine C et de la vitamine E, du zinc et des dérivés des pigments maculaires, le lutéine et zéaxanthine qui filtrent la lumière bleue, toxique à forte dose pour la rétine et agissent comme antioxydants. Leur prise journalière permet de ralentir l’évolution d’une « maculopathie liée à l'âge » ou de lésions à type de drusens séreux vers l’apparition de néo vaisseaux sous rétiniens. Mais, elle ne permet pas de l’empêcher totalement.

Ces alicaments (puisqu’il s’agit de compléments alimentaires) sont disponibles sous plusieurs dénominations mais non remboursés. Plusieurs questions restent débattues quant à leur utilisation et notamment quand doivent-ils être débutés et quelle doit être leur durée d’utilisation. Il n’existe probablement pas de réponse absolue à ces questions. Il faut prendre en compte outre l’aspect du fond d’œil, l’hérédité et l’existence d’un ou plusieurs facteurs de risque d’une part pour déterminer quand débuter ce « traitement ». La stabilisation des lésions maculaires au fond d’œil ou, au contraire, leur évolution permet également de déterminer quand les arrêter

Les injections intra-oculaire

Le traitement de choix de la DMLA humide reste l’injection intra oculaire de substances anti-angiogéniques qui permettent de faire régresser les néo vaisseaux et de prévenir l’apparition de nouveaux. Ce traitement est d’autant plus efficace qu’il est réalisé précocement. Il comporte une première série de 3 injections réalisées à un mois l’une de l’autre dans la cavité vitréenne de l’œil à traiter. Puis, lors du bilan ophtalmologique effectué dans le mois suivant la dernière injection, il est décidé le rythme des injections futures en fonction de la réponse au traitement. Plusieurs schémas thérapeutiques sont possibles, depuis une injection régulière tous les 2 mois généralement à un traitement adapté à chaque patient.

En effet, ce traitement anti-angiogénique a une durée d’action limitée dans le temps et il ne traite pas la cause de la DMLA, mais uniquement ces complications. Ainsi, lorsque l’effet d’une injection disparait, il existe un risque très élevé d’apparition d’un nouveau néovaisseau dans les semaines qui suivent.

De nouvelles molécules ou l’association de différents facteurs anti-angiogéniques sont à l’étude pour tenter de pouvoir espacer les injections.

La photo coagulation des néovaisseaux au laser ou la photothérapie dynamique ne sont presque plus utilisées ou réservées à de rares cas très spécifiques.

La prévention de la DMLA

Il faut insister d'une part sur le traitement préventif. Celui-ci repose sur le port de lunettes filtrant les UV lors d’une exposition prolongée à un éclairement important. L’intensité de filtration, donnée par des chiffrées de 0 à 4, doit être adaptée à l’âge (les enfants et les personnes opérées de cataracte sont plus sensibles à l’effet nocif des UV) et à l’activité (parcours sur glacier ou ski d’altitude, séjour sur l’eau, …). Mais une alimentation équilibrée, riche en fibres, en oméga-3 et en antioxydants permet de réduire le risque de survenue de DMLA. A l’inverse, un régime trop riche en cholestérol ou la prise de tabac constituent des facteurs de risque.

D’autre part, le dépistage des lésions initiales par une consultation régulière auprès de son ophtalmologiste et l’autotest à l’aide de la grille d’Amsler (ou de tout autre quadrillage) réalisé œil par œil avec ses verres de près permet de détecter rapidement et donc de traiter précocement toute lésion, ce qui augmente les chances de succès.

Consultez également notre page à propos des symptomes de la DMLA.

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