La CEBF

La Commission Évolution du Braille Français (CEBF) a été créée en 1987, à l'initiative de l'association Valentin Haüy.
Elle a été ensuite placée sous l'égide du Ministère chargé des Affaires sociales. Elle est constituée d'une trentaine de membres nommés par arrêté ministériel en fonction de leur compétence en braille et de leur connaissance du handicap visuel. Elle ne se limite pas à la France, puisqu'elle regroupe des représentants de la Belgique et de la Suisse. Elle entretient également des contacts avec le Québec. En outre, des pourparlers sont en cours pour permettre le plus tôt possible la participation de représentants du continent africain. Parmi les membres qui la composent, on trouve plusieurs professeurs, des transcripteurs et correcteurs de braille, des informaticiens, des constructeurs de matériels adaptés.

La CEBF a pour mission d'adapter le braille français aux besoins de tous ses utilisateurs. En ce sens, elle veille en particulier à ce que la transcription en braille d'un texte imprimé permette de respecter le plus fidèlement possible les informations et présentations qu'il contient, sans pour autant surcharger la lecture braille.

Pour accomplir sa tâche, la Commission Évolution du Braille Français met en place des sous-commissions spécialisées ouvertes à toute personne possédant des compétences sur les sujets traités.

En 1992, la CEBF publiait un premier document, fruit de ses cinq années de travail, le "Code de Transcription en braille des textes imprimés". Cet ouvrage formalise un ensemble de règles à observer par les centres de transcription braille (dont la plupart étaient d'ailleurs appliquées de fait) et apporte quelques modifications au système braille de base, notamment en vue de simplifier la transcription automatique par ordinateur. En particulier :

  • des règles relatives aux majuscules, aux sigles, aux chiffres romains, ainsi qu'aux changements de typographies ont été précisées,
  • les ponctuations "parenthèses" et "guillemets" ont été permutées,
  • on ne distingue plus de tirets ouvrants ou fermants.

En septembre 1999, la CEBF publiait une deuxième édition de ce "Code" apportant de nouvelles précisions dans l'emploi de certains signes, supprimant certaines ambiguïtés et assouplissant encore davantage certaines règles dans le cas de transcriptions automatiques. En particulier :

  • la ponctuation "point" peut être représentée par la combinaison des points 256 ou par le point 3,
  • les tirets peuvent être espacés des mots qu'ils précèdent ou qu'ils suivent si tel est le cas dans le document imprimé,
  • les chiffres dits "Antoine" sont obligatoires dans le cas d'une transcription de documents à caractère scolaire ou technique, tandis que le choix de la notation dite "numérique" ou "Antoine" est laissé aux soins du transcripteur dans le cas de textes à caractère général (romans, revues, documents non techniques),
  • deux notes générales ont été ajoutées : la première indiquant qu'il appartient au transcripteur de faire un compromis entre la nécessité de ne pas surcharger le texte et le souci de conserver des informations utiles au lecteur, la seconde précisant qu'à chaque fois qu'il peut y avoir ambiguïté du fait de l'emploi de l'abrégé braille français, on doit utiliser l'intégral.

Ces modifications du braille n'ont pas bouleversé le système, loin s'en faut. C'est pourquoi, après une période d'observation de la part de certains producteurs de braille, on peut affirmer qu'aujourd'hui tous les centres de transcription, tous les imprimeurs de braille et toutes les associations de personnes déficientes visuelles ont adopté le nouveau Code de transcription.

Il importe et la CEBF insiste sur ce point que chaque transcripteur ou producteur de braille applique le Code de Transcription avec souplesse, en adaptant les règles actuelles aux catégories de lecteurs auxquels sont destinées leurs publications. Ainsi, par exemple, les règles relatives aux changements de typographie et aux majuscules pour les groupes de plus de trois mots doivent faire l'objet d'une application stricte dans le domaine scolaire, mais il est possible d'y déroger lorsqu'il s'agit notamment de magazines ou de romans destinés à un public large pour un usage personnel et principalement à titre de loisir. C'est là l'interprétation qu'il faut donner à la note 1 précitée, la Commission ne souhaitant pas que la lisibilité d'un document soit sacrifiée au motif de fournir aux lecteurs des indications typographiques dont il n'a que faire, le plus souvent, lors d'une lecture d'un article de journal ou d'un roman policier, par exemple.