Jean-Michel Audebert nous parle des sports !

Notre délégué adjoint au service des sports nous présente les défis relevés par des sportifs de haut niveau !  

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Légende : Jean-Michel Audebert, délégué adjoint au service des sports de l’association Valentin Haüy.

- Jean-Michel, vous êtes délégué adjoint au service des sports de l’association Valentin Haüy où plusieurs disciplines sont proposées aux personnes déficientes visuelles, certaines sont même pratiquées à haut niveau ! Quelles sont ces disciplines et qui en sont les bénéficiaires ?

Le service des sports a été créé pour permettre aux personnes déficientes visuelles de vaincre leur isolement par le sport. Nous proposons de les accompagner, via nos implantations locales réparties sur l’ensemble du territoire,  autour de cinq disciplines sportives : le cécifoot, le torball, la gymnastique adaptée, la natation et la pétanque.

De façon générale, la gymnastique adaptée, la natation et la pétanque sont pratiquées par des personnes plutôt seniors a contrario du torball et du cécifoot pratiqués par des personnes plus jeunes mais majeures. Nous travaillons assez peu avec les mineurs car cela demande un dispositif de suivi beaucoup plus complexe.
Nous avons en tout 135 licenciés dans ces cinq disciplines.

 

À propos du cécifoot, quelles sont les différences entre ce jeu et le football ?

Le cécifoot est une version adaptée du football en salle. L’équipe est composée de quatre joueurs aveugles ou malvoyants, d'un gardien de but voyant et d'un guide voyant qui oriente son équipe. Le but du jeu est de mettre un ballon sonore, équipé de grelots, dans le but adverse en le faisant progresser à l’aide des pieds, tout en empêchant l’adversaire d’en faire autant. Un match de cécifoot se déroule en deux mi-temps de vingt-cinq minutes sur un terrain entouré de barrières gonflables pour la sécurité des joueurs.

Quelques règles du cécifoot diffèrent de celles du football en salle : les hors-jeux ne sont pas pratiqués, peu de passes en l’air ou avec la tête, remises en jeu du ballon au pied, les fautes peuvent être individuelles ou collectives…
 

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Légende photos : Entraînement cécifoot – Crédits : Nadia Bouda

 

Au torball, les joueurs ont les yeux bandés, pourquoi ? Pouvez-vous nous expliquer les règles de ce jeu ?

 Le torball est un sport collectif pratiqué en gymnase. Deux équipes de trois joueurs, portant un masque opaque sur les yeux, s’affrontent sur un terrain. Chaque joueur est positionné au sol sur un tapis et doit envoyer la balle, à la main, en-dessous de trois ficelles munies de clochettes tendues au travers du terrain et viser le but de l’équipe adverse. Comme au cécifoot, des grelots sont intégrés dans le ballon en cuir synthétique afin que les joueurs identifient rapidement sa position.

Le but du jeu est de lancer la balle de telle façon qu’elle passe la ligne de but opposée sans toucher les ficelles. Les joueurs de l’équipe en défense font barrage en plongeant pour empêcher le ballon de franchir la ligne de but. Pour l’action suivante, les défenseurs deviennent les attaquants et l’équipe attaquante devient défenseur.

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Légende photos : Tournoi de torball – Crédits : Michel Le Guern

 

Combien d’équipes évoluent au sein de l’association en torball et cécifoot ?

L’association compte deux équipes de cécifoot : la première équipe, formée de joueurs aveugles, compte 10 joueurs et un guide. L’équipe a obtenu la troisième place au dernier championnat de France et termine à la 4e place de la coupe de France cette saison !

La deuxième équipe, qui joue aussi en championnat, est composée de 12 joueurs malvoyants ; il n’y a pas de guide pour cette équipe qui joue généralement en gymnase. Elle termine également 4e en coupe de France !

Pour le torball, l’association compte plusieurs équipes (filles et garçons)  au sein de 5 clubs (Le Mans, Lyon, Paris, Toulouse et Tours). Nous sommes heureux car cette année, nous avons réussi à monter une équipe féminine à Paris qui a participé aux Open Nationaux le 30 avril à Lyon. Une des filles de l’équipe est d’ailleurs sélectionnée en équipe Nationale !

 

Plusieurs compétitions vont avoir lieu, comment s’organisent-elles? Quelles sont les valeurs partagées pendant ces manifestations ?

Nous avons un calendrier chargé pour les prochaines semaines ! Vous pouvez le trouver sur le site internet de l’association: calendrier des compétitions. En mai, nous participerons à deux compétitions de torball: le 14 mai à Paris et le 21 mai à Lisieux.
L’ambiance est excellente entre les joueurs et aussi avec les entraineurs  professionnels qui encadrent nos équipes. C’est un vrai bonheur de partager ces moments ! Les compétitions se déroulent en général les week-ends et nous passons beaucoup de temps ensemble, en plus des entraînements hebdomadaires.

 

Comment le sport permet-il un dépassement de soi pour les personnes déficientes visuelles ?

Cela nécessite de faire de nombreux efforts pour vaincre cette sensation d’isolement qui peut être grande lorsque l’on est ou que l’on devient aveugle ou malvoyant.

Le sport c’est l’esprit d’équipe, c’est la mobilité, c’est trouver des repères, c’est surpasser ses limites... Pour tous, le sport permet un dépassement de soi et participe au bien-être au quotidien ! Ainsi, en intégrant un groupe sportif, les personnes déficientes visuelles amorcent déjà une volonté de s’épanouir malgré le handicap et restent intégrées à la société.

 

Quelles sont les démarches à effectuer pour pratiquer une discipline au sein de l’association et comment est organisé ce service spécifique ?

Les personnes intéressées peuvent appeler le service des sports du siège (au 01 44 49 27 27 - poste 2303) qui les renseigne et les oriente au mieux selon leur demande. Elles ont aussi la possibilité de se rapprocher des comités régionaux ou locaux pour connaître les sports proposés près de chez elles et les démarches à suivre pour rejoindre l’association.

Toutes les disciplines sont adaptées aux contraintes des déficients visuels et tous les sportifs sont encadrés par des entraîneurs spécialisés. Chaque adhérent  souscrit une licence à la Fédération Française Handisport, via le service des sports et cette licence peut être prise en compétition (cécifoot et torball) ou en loisir (natation, gymnastique et pétanque).

Après une visite médicale obligatoire, le médecin autorise ou non les adhérents à pratiquer le sport choisi et, enfin, une visite chez l’ophtalmologiste permet de déterminer le degré d’acuité, ce qui impacte notamment les joueurs de cécifoot dont les équipes sont formées en fonction des degrés de vision.

 

Merci Jean-Michel pour le temps que vous nous avez accordé.

Le service des sports contribue pour beaucoup à l’épanouissement de nos bénéficiaires.  
Les licences des sportifs, la rémunération des entraîneurs spécialisés, la location des terrains d’entraînements, l’achat d’équipements nécessaires à chaque discipline et les déplacements pour participer aux compétitions dont les coûts sont élevés sont autant de dépenses que l’association peut assurer grâce au soutien de ses donateurs.

Sans la générosité et la confiance de nos bienfaiteurs, nous ne pourrions pérenniser cet accompagnement qui permet à des personnes déficientes visuelles de vaincre leur isolement et de s’épanouir par le sport.

 

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L’Association – le contexte

L’Association Valentin Haüy, reconnue d'utilité publique en 1891, accompagne depuis plus de 130 ans les personnes aveugles ou malvoyantes pour leur permettre une meilleure autonomie et inclusion sociale dans tous les aspects de leur vie quotidienne, et un accès à la formation, l’emploi, les loisirs et l’information.

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