28 février 2025 - Mâcon de place en place

Pour rappel, il s’agit de l’évocation d’une exposition conçue par le service des Archives Municipales de Mâcon et qui avait été installée à la Médiathèque.

Place Carnot

Entre les rues Vinzelles et St-Pierre, la Place Carnot est relativement récente. Créée en 1802 lors de la transformation de la chapelle du couvent des Cordeliers en église St-Pierre (en remplacement de l’ancienne église Saint-Pierre située près de l’actuel Square de la Paix et démolie à la Révolution).  Elle porte alors le nom de Place Vieille St-Pierre. 

Auparavant, il s’agissait d’une impasse appelée « entrée des Cordeliers ». Ceux-ci s’installent à Mâcon en 1255 et construisent un couvent plutôt tourné vers la mendicité pour aider les pauvres, et qu’ils occupent jusqu’à la Révolution. Après leur expulsion, le bâtiment devient gendarmerie, caserne de recrutement, servant aussi à l’intendance militaire 

En 1840, survient la 3e crue répertoriée de la Saône. La place est agrandie en 1880, après la démolition de l’ancienne chapelle des Cordeliers et de maisons voisines.

Une école de garçons est construite à l’emplacement de la chapelle (aujourd’hui, le CCAS).

En 1894, elle prend le nom de Place Carnot après l’assassinat du Président de la République Sadi Carnot.

A partir des années 1950-1960, la place est aménagée en parking de voitures.

Place Gardon

Située au carrefour du Cours Moreau et des rues de Flacé, de Paris, du 28 juin 1944 et Saint Antoine, elle apparait vers 1750, lors de la construction du bastion Saint-Antoine aménagé pour protéger l’entrée Nord de Mâcon. Elle est située devant la Porte St-Antoine et prend d’abord le nom de Place du Marché à cause d’une halle qui se trouvait au début de la rue St-Antoine, aujourd’hui non loin de l’actuel temple protestant.

Sous la Révolution, elle devient Place du Cours Jean-Jacques Rousseau, actuel Cours Moreau.

En 1837, elle reçoit son nom actuel afin de perpétuer la mémoire de Benoit Gardon qui fonda vers 1796 une fonderie, devenue plus tard la robinetterie Seguin, puis transférée en 1972 à la zone industrielle des Bruyères. 

Après le décès de Benoit Gardon en 1835, et conformément à son souhait, grâce au legs d’une somme importante à la Ville, une fontaine fut édifiée pour apporter l’eau courante aux habitants du quartier. D’abord installée sur la place, elle est déplacée lors de travaux réalisés en 1992, pour être mise au centre d’un rond-point. A cette occasion, une découverte archéologique eut lieu : une boîte en métal contenant des monnaies du Roi Louis-Philippe 1er datant de la construction de la fontaine est retrouvée dans les fondations du monument. Elle est désormais conservée au Musée des Ursulines.

Square de la Paix

Aujourd’hui jardin public, ce lieu est situé au carrefour des rues de la Préfecture, Lamartine, Perrier, des Épinoches et du Cours Moreau. Il a été créé au début du 17e siècle et s’appelle d’abord Place Dauphine, puis Place du Rempart et Place de l’église St-Pierre. Sous la Révolution, il prend le nom de Place du Peuple. Les remparts sont abattus, le fossé comblé et l’église démolie.

En 1804, il prend le nom de Place Napoléon puis place d’Armes en 1924. En 1925. Il reçoit alors le nom de SB quare de la Paix. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il devient le square Maréchal Pétain, puis retrouve son nom actuel en 1944.

L’Hôtel-Dieu

Lors de sa construction en 1764, un important trésor monétaire et d'argenterie romaine, (connu sous le nom de Trésor de Mâcon) est découvert à l’emplacement d’un ancien temple romain. Il comprenait environ 3 000 pièces : statues, vases, sculptures.

Une grande partie a été perdue, le reste est désormais exposé au British Museum à Londres.

Au 18e siècle, on était peu soucieux de la conservation de ces trouvailles. Un Anglais de passage à Mâcon en acquis une partie et en fit don au British Museum de Londres. Une copie de ce Trésor est visible au Musée des Ursulines.

La cathédrale Saint-Vincent

Erigée sous le Premier Empire, financée grâce à la cassette personnelle de Napoléon 1er, elle fait face au Square de la Paix et à l’Hôtel-Dieu, et au Palais de Justice.

Petite anecdote de Franck Métrot. A l’angle de la rue de la Préfecture, un hôtel particulier propriété d’une famille Chandon dont un fils installé à Reims épousa une fille Moët. Ainsi naquit la célèbre marque de champagne !

Le Monument aux Morts

Œuvre du sculpteur mâconnais Morlon, auteur également des vendangeurs de la Place de la Barre.

Inauguré en juin 1923, on peut y lire les noms des soldats morts durant les deux guerres mondiales ainsi que les soldats décédés en Afrique du Nord.

Sous le square existait des abris anti-bombardement pendant la dernière guerre.

En 1994, on ajouta une stèle en hommage à Bertie Albrecht, arrêtée ici en 1943.

Place Saint-Pierre

Entourant l’église St-Pierre, elle fait face à l’Hôtel de Ville. Elle date de la construction de ce bâtiment de style néo-roman, entre 1859 et 1865, d’après les plans d’André Berthier.

L’église St-Pierre est construite à la place d’un îlot de vieilles maisons insalubres, limité à l’Est par la rue Municipale, devenue rue Carnot en 1894, au sud par la rue du Bout du Monde, à l’Ouest par le Jardin des Minimes et au Nord par la rue des Minimes.

Financée sur les deniers de Napoléon III de passage à Mâcon.

L’aspect de la place ne fut pas modifié par la suite. Après avoir longtemps servi de parking, l’espace est réaménagé en 2012. Les véhicules sont bannis et le lieu est rendu aux piétons.

Enfin, en 2023, des travaux sont réalisés aux abords de l’îlot des Minimes et le parking Tourneloup est totalement réaménagé.

Sur un texte de Franck Métrot